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Travaux en hauteur, pas le droit à l'erreur

Les chutes de hauteur ont nettement diminué depuis plusieurs années. Mais elles représentent encore trop d’accidents du travail dans le BTP et dans le secteur agricole. La DGT (Directeur Général du Travail) a présenté la nouvelle campagne : "travaux en hauteur, pas droit à l'erreur".


Une chute toutes les 5 minutes


Aujourd'hui, les chutes de hauteur restent l'une des premières causes d'accidents du travail, notamment dans le BTP où le travail de mobilisation de ces dernières années n'est pas fini. Elles représentent dans le BTP 16 % des accidents du travail, 30 % des décès et sont responsables de 25 % des cas d'invalidité dans la branche. Il y a en France une chute à peu près toutes les 5 minutes. C'est également la première cause de décès (23 %) chez les agriculteurs. Elles représentent 12,4 % des accidents du travail chez les agriculteurs et 9,4 % chez les salariés agricoles.


Des situations bien connues, aux solutions bien connues


"Les situations qui entraînent ce type d'accident sont malheureusement bien connues, bien inventoriées. Nous avons la connaissance et les acteurs ont également la capacité technique de proposer des solutions", insiste Yves Struillou, DGT. Les causes sont trop bien connues, avec des chutes à travers des matériaux fragiles tels que les plaques de fibrociment ou des chutes lorsqu'il y a un trou, une trémie ou une ouverture en façade non protégée. Les protections collectives doivent être privilégiées à chaque fois que c'est possible (échafaudages, plateforme sans garde-corps), mais aussi les protections individuelles (harnais anti-chute), qui sont très rarement, voire mal utilisées, et leur mauvaise mise en œuvre se traduit par le pire : le sentiment de sécurité, alors qu'elle n'y est pas.


"Travaux en hauteur, pas droit à l'erreur"


"Travaux en hauteur, pas droit à l'erreur" est le slogan de la campagne qui se met en place et qui se déclinera avec des affiches, autocollants, plaquettes, site interne... François Rebsamen, Ministre du travail, signera même un courrier qui sera adressé à plus de 30 000 entreprises du BTP et 15 000 collectivités territoriales et directions d'établissements hospitaliers. On parle bien d'erreur et non de faute, dans le slogan, il s'agit bien de voir que c'est un manquement. Le message se déclinera en trois "automatismes" à intégrer : "j'anticipe l'organisation de mon chantier, je choisis le bon équipement de protection, j'informe et je forme mes salariés".


Responsabilité des maîtres d'ouvrage


Les maîtres d'ouvrage sont eux aussi ciblés et pour Yvon Créau, de la CNAMTS, "c'est une vraie innovation, le fait d'insister sur la responsabilité de la maîtrise d'ouvrage en matière de prévention. L'employeur public a sur ce point un réel rôle à jouer. Il est à la fois employeur et donneur d'ordre. Notre rôle sera de lui apporter l'expertise pour la rédaction du cahier des charges, afin de vérifier que la commande est bonne et ne cherche pas juste l'économie, se retrouvant avec le moins-disant en matière de prévention de la sécurité".


Aides financières


Plusieurs aides financières sont possibles, en fonction du secteur d'activité de l'entreprise et de sa taille. La CNAMTS a deux outils : le dispositif "Échafaudages + " pour les entreprises du BTP de moins de 50 salariés et "le contrat de prévention" pour les entreprises plus importantes. La MSA peut quant à elle activer l'AFSA (Aide Financière Simplifiée Agricole).

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